Le poème Note grave et soutenue des Cunarders
Dans le thorax du port transatlantique... se trouve dans OUEST (rubrique : RECUEILS)
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Extraits de ÉCLATS (éditions Motus, 1991)
(une version inédite existe ,calligraphiée en noir et rouge sur papier ivoire)
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je riais sous le voile de Tânit — et la salive séchait dans ma bouche, quand tu dansais pour le guerrier, toi dont un poignard caressait la cuisse
je riais sous le voile de Tânit, tu tremblais aux tambours, et la terre avec toi
un lait fumant d'aube écumait sur ta poitrine quand tu courais, avec l'enfant, dans les forêts illuminées
bouche ouverte et les étoiles heurtaient nos dents
— là ! — consumés ! — véritables !
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Crache et crie ! Voici les tombeaux — tornades superbes. Hume à pleins naseaux : la tempête est là, déjà les vitres éclatent.
A moi, les ordures ! A moi, les vérités ! A moi, tous les trésors cachés, ce qui fait voler, ce qui vaporise !
Fictions — illusions — qu'elles reviennent, qu'elles me possèdent — fraîches ! — cire à mes ailes, pour le premier soleil.
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Extraits de OUEST (Ecrits des Forges - 2003)
Mercure plat. Jusqu'à toucher l'horizon.
Extraits de Polynésie-Poésie (éditions des Forges - mars 2006)
POLYNÉSIE-POÉSIE, dernière oeuvre de Loïc HERRY écrite au retour de Tahiti. Il visite avec Christel îles et atolls. C'est son dernier voyage.
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Polynésie-Poésie est suivi de poèmes : La Poésie, c'est...
..."La Poésie, c'est comme une caresse : ça ne sert à rien..."
Extraits de CRISE de MANQUE (Bernard Dumerchez, 2010)
Lettre à Christel…" Voici Crise de manque… C’est écrit d’abord à partir de toi, du manque de toi, et dans la constance de ta présence...
Mais le manque, là-dedans, désigne aussi le lieu de la poésie dans la société contemporaine : nulle part. C’est pour cela que la dernière partie tourne autour d’Antigone, celle qui dit ce que les autres ne veulent pas entendre ; c’est pour cela aussi que les versets sont entrecoupés d’annonces publicitaires et de slogans divers ; au manque répond le trop-plein : fracas permanent des « informations » vides de sens, recouvrements successifs de strates de paroles qui cessent d’être de la parole pour n’être plus que de bruit (c’est ce que j’appelais la « rumeur »). "
Tu es ici, tu es à l'autre bout du monde – évanescente dans la distance. Polynésie. Entre les doigts, ce fil noir.
Plaine à blé. Les drapeaux des compagnies céréalières y flottent, sur les squelettes de ceux qui marchaient là, fusil en main. Le vent. Cimetière polonais à Grainville-Langanerie.
...Lentilles cuisinées aux petits légumes. William Saurin. 5,25 F. (Et hop ! Prisunic).
…La Terre tourne, tu es de l'autre côté. Je creuse de l'ongle parmi les signes indécidables.
…
Je vois ton corps dans l'eau turquoise, tes épaules écartent le rêve, tes hanches sont dans mes mains. Tu m'as été donnée, le manque est mon fait.
Christel. A toutes et aucune autre. Rien ne finit jamais.
Allons ! Demain, on se taira encore, et on tuera gratis. (Yougoslavie pour tous).
…
A l'automne, l'Eglise a réhabilité Galileo Galilei. Les feuilles tombent, la Terre tourne.
Musique obligatoire, messages publicitaires, signaux, signaux incessants, rumeur de la foule, injonctions, interpellations, conseils, silences heurtés – et la parole, au fond, la vraie, la solitaire, la parole que les vagues recouvrent, érodent.
***
C'est l'heure d'Antigone. – L'instant clair
Ses frères boivent l'oubli, mais elle va – celle qui pose un peu de terre sur la peau interdite.
Un jour, c'est la fin. – On mure la caverne, et sa voix est là, encore. Ce n'est pas la voix d'hier, c'est la voix d'à nouveau et encore.
Je sais que tu es ici, ma vivante. Ou au bout du monde. Ta peau blanche et grenue sous la lumière de toujours. Le rythme de ton cœur et de tes hanches.
C'est l'heure.
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