Night and Day, recueil de poésies

2008 – Parution de Night and day

Postface de Jean-Pascal Dubost, Wigwam, Rennes,2008

Pour commander : herry.guy206@orange.fr (4,60 €)

Voici le petit livre rouge : NIGHT and DAY.

Dans cette plaquette, un seul poème – qui ne pouvait être joint à un autre recueil, tant il semblait à part.

S’y mêlent les rites funéraires égyptiens et le jazz : « Je suis Hier Demain l’Egypte et l’Amérique ». Texte retravaillé jusqu’en février 1995 (au retour de Tahiti, où Loïc écrivait aussi Polynésie-Poésie), en ces temps de fin annoncée pour l’auteur : « je vais vers l’autre rive ». Puis « demain, j’irai chercher du travail ». Dans un bar, s’élève la voix « carminée » de Billy Holliday, Lady Day, à côté de l’oiseau Bennu, âme d’Osiris, comme passe ensuite le souvenir du poète acadien Gérald Leblanc, qui était venu à Caen dire sa poésie, avec son bel accent du Québec, rappelle Christel, la compagne de Loïc.

Reçu, ce beau commentaire d’Arlette Albert-Birot, présidente du Marché de la Poésie à Paris, au sujet de Night and Day : « Qu’ils sont mûrs et accomplis ces poèmes que Jean-Pascal Dubost présente si bien. Je ne pourrais que redire ce qu’il écrit. J’aime le mot « longiligne » : un poète parle d’un poète.

C’est un texte hors temps, hors espace. Simple apparemment mais tellement mystérieux avec tout ce qu’il révèle d’intime, de vie, de culture. Mais ce qui me frappe c’est plus encore leur extrême maturité et leur pureté. »

Celui de Jean-Pascal DUBOST, qui a écrit la postface : « Merci pour l’envoi de « Night and Day », très beau, et qui me confirme la veine rimbaldienne de Loïc, un écorché des jours et des nuits. »

Et ces non moins belles lignes de Jacques Morin : « On a à la fois un ton d’affirmation personnelle et une écriture visionnaire… Pas de doute en tout cas, on a affaire à un poète de première grandeur. »

(Décharge n°139 – septembre 2008)

Que la voix carminée de Lady Day (qui chanta le blues Night and Day) vous accompagne dans cette brève mais dense lecture !

Extraits de la Postface
Des poèmes écrits sur l’à vif, effilés, longilignes, tel qu’il pouvait apparaître physiquement, étonnante coïncidence. La fermeté de l’acier et la douceur de la plume dessinent une dualité au cœur de sa poésie, tout comme les graphismes dont il est l’auteur ; poésie tiraillée entre l’insurrection et l’apaisement, et celle d’un amoureux désespérément fougueux. C’est ainsi qu’il aimait mêler le tintamarre de la modernité et les choses qui l’attendrissaient, à l’exemple de Night and Day…

Après sa mort, [furent découverts] sur son ordinateur de nombreux inédits avec des consignes : il avait tout préparé… Le site loicherry.fr et la publication de Night and Day contribuent à ce que l’homme, par son œuvre, demeure l’à vif extrêmementvivant.

Jean-Pascal DUBOST

Loïc Herry (1958-1995) a pris une vraie dimension depuis un recueil posthume préfacé par Hélène Cixous à l’Harmattan en 99. Décharge l’avait publié juste après la Foire à bras de l’ami Jean-Jacques Reboux dès 1984, puis tout au long de son parcours, (jusque) en 95, l’année de sa disparition…

Ce recueil-ci, « Night and Day », est assez différent, avec des univers qui s’entrechoquent comme celui de la marine ou des symboles égyptiens. On a à la fois un ton d’affirmation personnelle et une écriture visionnaire, avec une forme simple autour du quatrain et du vers pair. Pas de doute, en tout cas, on a affaire à un poète de première grandeur.

Et ce n’est pas gloriole de souligner que ce sont surtout les revues qui l’avaient repéré et publié.

Jacques MORIN – Décharge n° 139 – septembre 2008

Loïc Herry : d’une rive à l’autre

Écrit en 1985, le recueil posthume de Loïc Herry, Night and Day, prend une troublante résonance lorsque l’on sait qu’il a été refait par son auteur en 1995, alors qu’il savait qu’il allait mourir. Night and Day se présente comme un voyage dans une barque céleste parmi les ténèbres. Entre hier et demain. Entre les dieux anciens de l’Egypte et les dieux clinquants de la modernité. D’une rive à l’autre.

Night and Day, c’est aussi le voyage des ténèbres à la lumière.

Dans ce petit livre précieux, la voix de Loïc Herry renaît. Toute neuve et lumineuse. Éclatante.

Une voix que ses lecteurs ne pourront pas oublier.

Bruno SOURDIN – OUEST-FRANCE édition nationale 9 octobre 2008

Le casino de la deuxième chance

« Les artistes de tous les temps, écrivait Marcel Duchamp […] sont comme les joueurs de Monte-Carlo et la loterie aveugle fait sortir les uns et ruine les autres. » On dira donc, pour prolonger la métaphore, que cette belle salope aux yeux bandés vient de faire sortir de son anonymat le poète (et écrivain) Loïc Herry, si l’on se fie à Décharge n° 139 et au compte rendu que (p.114) Jacques Morin donne du recueil Night and Day, «publication chez Wigwam (qui le) fait soudainement revenir loin en arrière ». Et combien !

Loïc Herry fut en effet publié avec constance dans « le choix de Décharge » à partir du n° 22 en 1986 ; il le sera six fois jusqu’en 1995, année de sa mort.

Claude Vercey – Les I.D. de Claude Vercey I.D n° 142 Octobre 2008

www.dechargelarevue

Abritées sous une belle couverture rouge sang, quelques pages d’une intensité frappante. Sous le signe du scarabée bleu, le poète Loïc Herry s’abandonne à une rêverie mystérieuse, le temps d’une promenade à pied dans la nuit caennaise. La rêverie d’un jeune homme qui se cherche, cherche sa place, questionne la vie et les dieux anciens, s’absorbe dans les « paroles ambrées » d’un bar nocturne. Un texte profond, fiévreux et doux-amer à la fois. Un texte fort que l’on ne peut s’empêcher de relire maintes et maintes fois, jusqu’à s’imprégner de son souffle lancinant et de sa grâce endolorie.

Une œuvre bouleversante…

Céline Guénolé La Presse de la Manche, août 2008

Claude Vercey écrit à sa première lecture du recueil : « J’ai lu Night and Day, c’est une composition musicale qui dépasse nettement en maturité ce que nous avons pu publier à Décharge… »

Repris en 2015 sur le blog de Romain VERGER, son auteur, cet article était paru en 2008 dans la revue Diérèse.

Night and Day est un long poème repris et corrigé plusieurs fois par son auteur de 1985 à février 1995, l’année de sa mort. Comme son titre l’indique, cette plaquette est placée sous le double signe du jour et de la nuit, écriture solaire et lunaire – peut-être l’est-elle aussi en raison même de ce laps de temps qui sépare les versions initiale et finale de ce texte commencé en pleine santé, achevé dans la maladie – écriture tendue, écartelée même, qui s’efforce d’approcher cette grande inconnue qu’est la mort. Poésie embarquée, à proprement parler, sans port d’attache, tirée tantôt vers hier, tantôt vers demain, avec pour centre absent, le présent d’une vie qui n’a pas eu son compte et qui doit s’inventer des souvenirs. D’où cet autoportrait où l’existence fragile se mue en rêve de présence totale (« Je suis hier, demain, l’Egypte et l’Amérique »)…

Night and Day est une rêverie nocturne et cataphile où la ville, avec ses « fenêtres aveugles », ses rues « désertées » et « grosses de silence », prend des allures de cité fluviale fantôme. On y suit la dérive onirique d’un être inexorablement happé par la nuit : « La nuit c’est la nuit qui s’élève et puis ses doigts de froid / … / La nuit où j’avance tel Khépéra dieu scarabée… ». Le poème est ponctué d’allusions aux mythologies de l’Egypte ancienne : de Thöt…, à Khépéra, le dieu scarabée autoengendré, mort et rené, noyé et recomposé. … On navigue au rythme d’un Léthé réinventé, ces allusions fondent l’espoir d’une possible résurrection : « Ma barque s’avance parmi les ténèbres les dieux / / Mon rostre heurte la paroi je vais vers l’autre rive…

Romain VERGER

…et ces mots, en 2009, de la canadienne Antonine MAILLET (Moncton) :

« En souvenir et à la mémoire de Loïc, l’auteur du superbe poème Night and Day. »